Ayant eu l’occasion de participer au congrès de l’AQAET (Association québécoise alternance
études-travail) en avril dernier, voici donc un petit survol de mon séjour.
Dans un premier temps, je dois vous avouer que j’avais beaucoup de difficulté à visualiser la
possibilité d’implanter de l’ATE en mode individualisé, mais, à ma grande surprise, c’est
réaliste!!!
Même que certains centres offrent déjà cette option! Il faudra que j’aie une petite jasette avec
eux une bonne fois!
J’ai d’ailleurs, lors du congrès, rencontré des enseignants de notre secteur qui, eux aussi,
venaient prendre de l’information.
J’ai premièrement pris part à un panel de discussion sur les enjeux de l’alternance travail-
études. Ce fut très intéressant et je peux vous confirmer que, pour les gens présents, l’ATE est
vraiment quelque chose à développer afin de répondre aux besoins de notre clientèle.
J’ai, par la suite, assisté à un atelier sur l’Observatoire de la formation professionnelle du
Québec. Chantal Beaucher et Claudia Gagnon de l’université de Sherbrooke nous ont présenté
leurs travaux. Il s’agit d’un très grand chantier où 5 universités se sont unies afin de travailler
ensemble; cela représente plus de 20 chercheurs. Tout ce beau monde travaille sur différents
dossiers de la FP (évaluations, ATE, suivi d’élèves…).
Ensuite, j’ai participé à différents ateliers qui expliquaient l’ATE.
Changer de modèle d’enseignement pour l’ATE demande un certain temps de préparation. On
ne décide pas cela en juin pour l’entrée du mois d’août!!
Un gros travail avec les employeurs doit être fait afin de s’assurer d’en avoir suffisamment pour
placer nos élèves, mais surtout afin de s’assurer d’avoir une belle collaboration avec eux. Avec la
grande pénurie de main-d’œuvre que nous connaissons présentement, ça ne me parait pas très
inquiétant, mais tout de même, c’est un gros travail qui demande un certain temps.
Par la suite, un travail d’analyse doit être fait afin de voir dans quelles compétences nous
enlèverons des heures afin de les transférer en stage…d’où l’importance de développer une
belle collaboration avec les employeurs.
J’ai également appris qu’il y a deux catégories d’ATE : l’ATE de base et l’ATE accrue.
Pour l’ATE de base, il s’agit ni plus ni moins que l’ATE tel qu’on le connait, soit 20 % de la
formation qui doit être faite en stage.
Pour l’ATE accrue, les principales différences sont le financement et le nombre d’heures en
stage. Donc, dans l’ATE accrue, nous devons avoir un minimum de 40 % du temps de la
formation en stage comparativement à 20 % en ATE de base. Une autre différence majeure est
que les élèves sont rémunérés pour venir en formation. Il s’agit souvent d’élèves qui sont déjà
en emploi, mais qui ne sont pas qualifiés. L’employeur accepte donc de les libérer pour aller
faire la formation. Il y a un financement possible, mais je n’irai pas plus loin, car cela semble
assez complexe.
Mais l’enseignement individualisé là-dedans?
J’ai finalement appris que lorsqu’un programme est en enseignement individualisé, il est
possible de l’offrir en mode ATE. La partie stage peut, dans ce cas, s’offrir à raison d’une journée
par semaine ou plus pendant toute l’année scolaire.
Une chose bien importante à comprendre c’est que lorsqu’on transfère en ATE, on n’impute pas
des heures au programme, mais on délègue à l’entreprise une partie de la formation.
L’enseignant doit s’assurer de la qualité de la formation autant en classe, en atelier et en
entreprise.
Pour terminer, je trouve que l’ATE est une belle possibilité, mais qui doit se planifier à l’avance!
France Turgeon
Présidente de l’Apec